Jeudi 2020-04-09
Exercice 1: Vous venez de découvrir les lettres «P» et «C» dans votre sac (pour les femmes) et votre mallette (pour les hommes). Trouvez le plus d’objets possibles qui commencent par ces lettres et qui se trouvent dans votre sac ou mallette.
Exercice 2: À l’aide d’au moins 4 ou 5 de ces objets, écrivez une histoire qui mettra en vedette votre artiste ou sportif préféré.
Jeudi 2020-04-16
Exercice 1: Décrire un moment ou un événement dans la journée d’une personne très très, mais très distraite.
Exercice 2: En cette période de confinement, décrivez une activité que vous avez réalisée ou que vous voulez réaliser, mais que vous remettiez toujours à plus tard… quand vous auriez le temps.
Jeudi 2020-04-23
Exercice 1:
À partir de la photo dans le fichier joint, imaginez une histoire ou peut-être un souvenir qui vous rappelle «l’ancien temps». (Merci à Pauline pour la suggestion de cet exercice).
Exercice 2:
Imaginons qu’on a tous et toutes le même ami qui s’appelle Bertrand Dufour. C’est aujourd’hui le jour de son anniversaire. De quoi sera faite sa journée?
Exercice 1:
Vous devez compléter les 2 phrases suivantes, soit en prose ou en vers selon votre inspiration du moment (thème libre)
«La vie est étrange avec ses détours
Nous l’apprenons tous un jour» …..
Exercice 2:
Vous avez trouvé une lettre dans votre boîte aux lettres et vous l’avez ouverte. Mais cette lettre ne vous était pas adressée. De qui était-elle? Que contient-elle? À qui était-elle adressée?.
Faites une belle histoire de cette lettre.
Jeudi 21 mai 2020
Comme d’habitude, à la fin de la saison d’écriture, on se rend au restaurant pour se réunir une dernière fois et papoter ensemble dans un décor moins formel.
Vous devez donc imaginer dans quel restaurant on se rendrait, qui serait là, qu’est-ce-que vous mangerez, que vous boirez, quel sera votre dessert, quelle sera l’ambiance, le service, les jeux et que se dira-t-on à la fin du repas.
Bon dernier atelier.
Farid 15 ans, fils de la marchande Séphora, femme sans âge aux propriétés mystiques possédant l’accès aux sources des élixirs prisés par les chamanes des grands souverains.Farid attise les regards. Des yeux aux couleurs du temps et un sourire infligeant la quiétude. À 10 ans, il est contraint par la mort de son père de rejoindre les amis choisis, les privilégiés pour amuser le fils de l’Émir kamil bin Abdoul.
Dès son intégration au palais, Farid obtient des muftis de l’émir, un respect et une fascination lui donnant accès au couloir de la choura. Malgré les larmes de la marchande, celui-ci se verra séparer de sa mère, de son amour maternel et de ses secrets. Cette ultime coupure, le rendra plus avide, plus ingambe et le guidera à la recherche de sa vérité sur le monde mystérieux dans lequel, il opère.
Ses journées se résument à comprendre la fatwas, l’étude coranique, et de longues heures à manier les armes. Pour l’honneur du fils de l’Émir, Djamil, il s’abstient de gagner les parties de Manecalé sous le regard attendri de sa jeune sœur, Soray. Mais au fond, les deux jeunes hommes se vouent une affection qui dépassent l’amitié.
Chapitre 3
Le Général Al-Din arrive à Kadesh.
– Décrivez son arrivée et sa réception par l »Émir Kamel bin Abdoul
– Ce dernier lit la lettre demandant la main de Soraya pour Karim, le fils du sultan.
Écrivez cette lettre.
– Quelle est la réaction de l’Émir devant cette demande: ce qu’il en pense vraiment et ce qu’il dit à l’ambassadeur.
Le Général Al-Din arrive à Kadesh.
Trois jours et trois nuits sur la route du soleil, enfin, le général Al-Din entre dans la prestigieuse ville de l’émir. Kadesh, ville de la « divinité » selon la mythologie grecque. Elle fut le haut lieu de la première grande bataille en 1274 av. J.C. et qui a opposé deux des plus grandes puissances du Moyen-Orient : l’empire hittite de Muwatalli, et le nouvel empire égyptien de Ramsès ll. Les vestiges (description sur l’architecture égyptienne) de cette époque trônent aux portes de la capitale de l’émir, Muhammad al-Din. L’Émirat est l’exemple parfait de la vie musulmane et de sa fonction politique. Elle s’affirme par la présence de l’alcazar, le palais du calife (description de l’architecture de style des palais de l’Alhambra) et de ses nombreuses mosquées de quartier pour accueillir les fidèles. Les commerçants très florissants grâce aux bateaux ou caravanes remplient en provenance du bassin méditerranéen, d’Afrique, Inde et la Chine. Le califat est le joyau du pouvoir ultime pour et contre le sultan. L’émir, Kamel bien conscient de cet atout. Il gouverne avec déférence. Elle se mesure avec son or, ses épices, ses pierres précieuses, son ivoire, ses papiers, ses tissus, et la provenance de ses esclaves… Les souks sont le poumon de Kadesh et permettent à l’émir de lui donner un pouvoir sur le sultan. Et il maîtrise son atout face à Son Altesse.
Le général s’abreuve lui et sa précieuse monture noire, pure race avec sa tête très typée et son port de queue relevé, au sébil d’eau fraîche. Il se dirige vers le hammam pour y prendre un bain avant de se présenter à l’émir près de la grande mosquée. (Description de son corps et des vertus du hammam) Accompagné de pèlerins se purifiant, et respectant le rituel qui précède la prière. Il s’assure de confier sa jument à un palefrenier consciencieux des soins requis.
Plutôt, le général a informé un coursier princier de sa venue à la salle d’audience des ministres. Mais ce message, l’Émir, le connaissait déjà. Ses contacts au sultanat avaient devancé son arrivée avec cette missive; « Le général, Muhammad al-din voyagera à selle jours et nuits vers l’oasis de l’Émir pour convoiter son bien précieux. Kamel (trait caractéristique de Kamel) présageait l’éventuelle demande du Sultan. Tout le royaume convoitait ses biens. Dans chacune des villes, les nouvelles de ces arrivages lui conféraient l’envie.
À l’intérieur du Diwan, Kamel siégeait en silence. En attente du messager de son rival ultime, le responsable de la douleur infini de son cœur, son amour fou porté à la belle et farouche Fatma alors âgée de 17 ans et maintenant épouse du sultan depuis 20 ans. Tous les deux éperdument amoureux ne pouvaient se passer un de l’autre. A cette époque Kamel, fils de paysan, s’était juré d’accéder au pouvoir. Il avait prouvé à plusieurs guerriers son intelligence et sa force pour prendre l d’assaut l’émir de Kadesh et ainsi obtenir la main de la jolie Fatma.. Mais son père lui a préféré le sultan le croyant sans valeur pour fille. La rage et la colère de la perdre a attisé le feu en lui. Elle s’est transformée en une force invincible et lui confère un notoriété que peu d’homme ose affronter.
Le canevas pour le chapitre 4 est le suivant :
–Durant le festin, l’Émir de Kadesh présente Soraya aux ambassadeurs.
-Al-Din est subjugué par Soraya, en devient amoureux
-Fatma chante une chanson qui parle d’un amour perdu.
-Quels sont les plans futurs de l’Émir?
Les textes sont dus pour le 14 juin.
Bien entendu, tous peuvent participer à cet exercice.
Bonne écriture!
Yves Dion
Jour 24
Enfin, la nuit est tombée, les étoiles brillent plus que d’habitudes dans le regard de Fatma debout sur son balcon. Son cœur s’accélère à l’idée d’être à nouveau dans les bras de son amant Kamel. Le désir monte en elle à la pensée de retrouver son corps fort et musclé aux mains habiles pour assouvir ses phantasmes. À ce même moment, elle entend des pas dans sa chambre. Est-ce lui qui revient dans son lit tel que promis pour une autre nuit d’amour?
Kamel se tient debout devant la porte secrète, il la regarde avec contemplation. Ses yeux sont envoûtés par la femme qu’il ne veut plus quitter.
Sans dire mot, leurs corps reprirent le rythme de la nuit dernière. Cherchant à offrir à l’autre du plaisir. Les baisers, se répétant de manière continuelle, sans arrêt à la recherche de faire un. Fort avant la nuit, voyant la lumière se lever, une larme se mit à couler sur la joue de Fatma.
Inquiet, Kamel lui demande :
Fatma buvant ses mots d’amour avec la gorge nouée par la peine et la peur répond :
Le souffle coupé par le désespoir, Fatma tombe en larmes dans les bras de Kamel. Celui-ci la serre fortement contre son torse nu et lui dit doucement dans l’oreille :
Graduellement, Fatma reprit son souffle et la confiance revint sur son visage à l’écoute du plan élaboré par la magnificence de son valeureux guerrier. Elle lui promit de garder le silence. De ne dire mot à personne même avec Djamil qui lui aussi sera aux faits des évènements à venir.
Avant que les dames de chambre entrent pour préparer le bain de Fatma, les amoureux se quittent rassurés par la conviction d’une union éventuelle.
Kamel ne perd pas de temps pour mettre en marche son stratagème. Sa priorité convoquée, sa fille dans ses appartements privés pour lui annoncer qu’il accepte la demande du sultan. Il est méticuleux dans ses actions, car la gloire est pour bientôt. Ses pions avancent sur son échiquier pour l’ultime ¨Échec au roi¨. Sa future vengeance révoquera sa suprématie. Il se méfie de tous ceux qui gravitent autour du sultan surtout le général Al-Din. Rien ne doit lui échapper.
On avise l’Émir que sa fille arrive. Elle apparait sous ses yeux, toute souriante et entonnant une ribambelle d’histoires plus loufoques les unes que les autres. Admiratif devant son enfant, il l’écoute avec engouement. Cette jeune femme au tempérant indépendant et affectueuse a toujours obtenu tout de son père. Depuis la mort de sa mère, la jeune Soroya au caractère fort et si attachant a grandi dans une liberté proscrite aux filles et aux femmes. Le père interrompt sa fille dans ses histoires de courses à cheval.
Les épaules montées, le regard en furi, Soroya répond :
Kamel devient silencieux et le regard lointain…
Sur un ton solennel, Kamel répond :
La jeune fille surprise par le ton de voix de son père s’assoit sur un coussin près de lui et dépose son visage sur ses genoux. D’un regard attendri, elle écoute.
Les mains dans ces longs cheveux noirs bouclés, il caresse son doux visage. Le père et la fille vive un dernier moment de vie…
Dès la sortie de Soroya de ses appartements privés, l’émir Kamel se rend directement dans son haut lieu de gouverne. Il s’assure de la présence de son fils et de son ami, Farid ainsi que tous ses sujets loyaux pour rendre sa décision au général Al-Din. Dès que tous se retrouvent assis confortablement en chuchotant des ragots sur l’avenir de l’oasis de l’Émir. Celui-ci demande le silence, il a une annonce à faire :
Le général s’enquit avec un geste de la tête de la responsabilité de porter le message au palais. L’Émir s’exprima avec une voix ferme et sûre :
-Ma fille unique, Soroya né d’une première épouse avec dix-sept printemps deviendra la première femme du fils, Karim, premier descendant du sultan d’Al-Khandra si celui-ci honorera la dote. Vous pouvez envoyer un messager courir ma réponse au palais. Pour la suite, avant votre départ, nous reparlerons de la dote et du voyage.
Suite à son court énoncé, on pouvait entendre une mouche volée. L’Émir se retira avec son fils laissant derrière lui éloges et diffamations courirent sur les lèvres des hommes présents sur la possible l’alliance entre l’oasis et Al-Khandra.
Chapitre 12
Jour 31
Depuis deux semaines, l’astrologue Ibrahim Al-Jawali scrute le ciel avec une attention particulière. Aucun doute ne subsiste, une étoile voyageuse est apparue dans la constellation du Taureau. Allait-elle devenir une étoile chevelue, annonciatrice de grands malheurs ? La pleine lune nuit à ses observations, mais il craint le pire. Le Taureau est la constellation de naissances du prince héritier.
Il vérifie ses tables astronomiques des planètes : Vénus dans la Vierge, Jupiter et Mercure occultés par le Soleil, Mars dans le Cancer, Saturne dans le Capricorne… La nouvelle lune sera dans la Vierge dans deux semaines. Il connaît bien les dates et heures de naissance de la famille royale : Karim est Taureau, le sultan Cancer et Fatma Vierge. Que dire au sultan ? Comment lui présenter ces mauvaises nouvelles ?
Jour 32
Al-Jawali se présente devant le Conseil. On doit fixer la date du mariage de Karim. Il a le visage sombre d’un porteur de mauvaises nouvelles. Il hésite à tout révéler au sultan. Ce dernier, tout à son bonheur du mariage prochain, ne détecte pas la mine déconfite de l’astrologue royal.
Alors, quelle date convient aux célébrations ?
N’ayant ni la date exacte ni l’heure de la naissance de la princesse Soraya, il m’est impossible de choisir le moment favorable.
Comment ? L’horoscope de Karim devrait suffire, il me semble.
Habituellement, c’est le cas, vous avez raison, Votre Grandeur !
La politesse excessive et l’attitude gênée de l’astrologue deviennent évidentes pour le sultan : quelque chose cloche !
Déballez votre sac, je vous l’ordonne ! Pas de faux-fuyant avec moi, compris ?
D’une voix tremblotante, Al-Jawali s’exécute :
Une étoile voyageuse vient d’apparaître dans notre ciel. Elle se trouve dans la constellation du Taureau, celle de la naissance du Prince Karim. C’est un mauvais présage et, si elle se transforme en étoile chevelue, de grands malheurs tomberont sur nous. Je suggère de repousser le mariage et d’attendre un moment plus favorable.
Et que dit mon horoscope et de celui de la sultane Fatma ?
Mars est dans le Cancer : préparez-vous à la guerre ! Quant à Son Altesse la sultane, l’Amour la guide et la protège.
Cette dernière prédiction calme un peu les appréhensions du sultan : il ne doute pas de l’affection de sa première épouse.
Notre armée doit être mise en alerte maximale. Je redoute surtout une attaque des Mongols. Avons-nous des informations à leur sujet, Grand Vizir ?
Tout semble tranquille de ce côté. Ils consolident leur emprise sur l’Empire perse. Leur prochain objectif sera Bagdad, à mon avis.
Et les princes d’Arabie ?
Pas de mouvements de troupes chez eux, selon nos espions.
Ben Gour, votre avis.
Vos murailles sont solides et votre armée prête à intervenir : il vaut mieux attendre et ne pas prendre de décisions hâtives. Quant à l’étoile voyageuse, je ne suis pas convaincu qu’elle annonce nécessairement des calamités. On en a observé à toutes les époques et les catastrophes surviennent souvent en leur absence !
L’astrologue ne peut contenir sa stupéfaction.
Douteriez-vous des signes que le Ciel nous envoie pour nous guider ? Même de la bouche d’un infidèle, une telle aberration me renverse ! Les étoiles voyageuses stimulent les éfrits, ces génies malfaisants, c’est bien connu ! Espérons que celle-ci disparaisse avant de causer trop de dommages.
Le Grand Vizir ne peut contenir un méchant sourire durant cette joute verbale. Ben Gour en sera diminué dans l’esprit superstitieux du sultan, se dit-il. Le sultan met fin au Conseil par des ordres brefs qui cachent mal son désarroi.
Karim, assure-toi que nous soyons prêts en cas d’attaque. Doublez la garde et vérifiez toutes les entrées dans la ville. Les portes doivent demeurer fermées toutes les nuits. Grand Vizir, renseignez-vous de nouveau sur les princes d’Arabie. Ce sera tout pour le moment !
Il quitte le Conseil sans même un dernier salut. Karim le suit. Le vizir entraîne Al-Jawali dans une longue discussion, tous deux soudainement atteints de cécité envers le Juif Abraham ben Gour. Celui-ci hoche la tête : il peut ignorer le mépris du vizir et de l’astrologue, mais il demeure inquiet pour le sultan.
******
Le soir venu, le sultan Abdullah bin Ali met des habits de commerçant et se cache le visage sous un large capuchon. Il se fait accompagner d’un esclave fidèle et muet, bien armé et accoutumé à ses sorties discrètes. Il veut l’avis de la diseuse de bonne aventure Asma. Elle habite une petite maison près de la Jamaa al-Kébir, la Grande Place.
Il laisse son serviteur au coin de la rue. Trois coups rapides sur la porte : c’est le signal convenu pour une consultation. Les bracelets de pieds tintent : Asma ouvre le judas. Il relève un instant son couvre-chef. Elle s’empresse de débarrer en reconnaissant son visiteur.
Entrez, Seigneur Grandissime ! Votre esclave est à vos genoux. Désirez-vous un thé à la menthe, voulez-vous que je danse pour vous ?
Non, Asma ! Je suis ici pour connaître mon avenir.
Dans ce cas, installez-vous sur ces coussins. Je me prépare.
Elle va dans le foyer, choisit quelques charbons brûlants avec des pinces et les dépose dans un large bol en terre cuite. Elle y jette des herbes, un soupçon d’encens puis un peu d’une pâte brunâtre. Une vapeur âcre envahit la pièce. Le sultan y détecte l’odeur du haschich. Asma se met la tête au-dessus du récipient et inspire goulument, profondément. Son regard devient fixe et vague : elle semble plongée dans un monde de rêve, un ailleurs indéfini. Il frissonne malgré lui.
Que voyez-vous dans mon avenir ? Fatma est-elle en sécurité ? Que dois-je faire pour préserver mon royaume ?
Je perçois beaucoup de confusion, des nuages sombres vous enveloppent. Des batailles terribles se préparent. Méfiez-vous de quelqu’un qui se tient près de vous ! Trahison !
Et Fatma, est-elle en danger ?
L’Amour sera vainqueur !
Ces derniers mots de la prophétesse relèvent le moral du sultan, mais il demeure désemparé devant un avenir incertain. Il laisse un dinar d’or sur la table, remet son capuchon et quitte le réduit de la voyante. Si seulement Fatma était ici, près de moi, elle saurait me conseiller, soupire-t-il.
Jour 31
pour le 11 octobre 2020
Durant ce temps, au pays du sultan, la jubilation règne. Le grand Abdullah bin ali, premier de Al-Khandra maintient ces sujets dans un état de grâce. Ils fulminent en convoitant une richesse partagée. Crédules sont les mendiants à l’aube de l’espoir de s’abreuver à la fontaine dorée. Le jour de l’union, de la solution courtise les commerçants de pierres précieuses, de soie provenant de Changai, de produits raffinés pour combler les futurs époux. Tous s’engagent dans une valse, un dédale fascinant des plus illustres cadeaux connus en ces lieux en attendant la date du mariage.
La coutume prévoit de consulter l’astrologue de renom, Alba Ahzab, un personnage mythique ou le doute n’a pas sa place. Il s’annonce au palais à l’heure où la lumière s’allonge. Arborant de lourds vêtements aux nombres de ses années rendant sa démarche fastidieuse. Le visage éteint sous son keffieh retenu par un akal orné de pierres inconnues, l’homme avance vers le sultan entouré de sa garde rapprochée.
Il se place sans dire mot. Le sultan l’invite à lui dévoiler le jour indiqué par les étoiles pour l’union de son fils à la promise. Les yeux rivés vers le ciel avec une voix limpide, il partage son savoir :
– Actuellement, dans le ciel bleu de prusse, on distingue une nouvelle étoile. Elle est de passage pour de mauvais présages. Sa traversée est prédite depuis des siècles. Les philosophes anciens parlent d’elle comme une métaphore; la progression de l’homme par son effondrement sous l’étoile qui brille le jour.
Sur un ton de colère, les yeux noirs rivés sur AhZab, l’astrologue. Il l’ interrompt et dit :
– Des histoires sataniques, vos étoiles et tout le reste! Vous connaissez mon impatience envers votre science. Mon peuple la vénère, mais moi je la mets en doute. Répondez clairement pour le bien de mes sujets. Quel sont le jour et l’heure pour le mariage de ses enfants? Allah tout-puissant les bénira au nom de la loi!
– Maître! Votre sagesse brille sur vos sujets comme la lune durant la nuit. L’étoile de Morphée finira sa course le deuxième jour de l’arrivée de la jeune Soroya. Ce jour-là, votre peuple dansera dans les rues d’Al-Khandra au son des chants de la cérémonie. Qu’Allah vous remercie de tant de bonté pour votre jugement.
Il se retire de la salle doucement sans laisser de trace dans l’esprit des hommes bienveillants autour du sultan. Pour la plupart, ils ne craignent pas la pensée de AhZab. La prise de parole par Abdullah bin ali a suffi pour rassurer son fils, Karim, impétueux. Par contre, son conseiller et ami du sultan, Abraham ben gour féru de toutes les disciplines écrites et racontées à ce jour craint pour lui. C’est d’un échange bref du regard que les deux hommes voient l’incertitude. Le Sultan ordonne de quitter la salle pour réfléchir avant de donner la date officielle. D’un seul signe de tête à son vieil ami, celui-ci comprend son besoin de connaître son opinion. Dès que le silence les entoure, les yeux rivés sur sa pensée, Ben gour répond :
– Ali, mon vieil ami, ton rêve de régner sur ton empire sans guerres, c’est noble. Combler ta puissance par l’union de ton enfant dévoile ta suprématie. Et j’acquiesce à ta décision. Suivons les conseils de l’astrologue. Attendons le passage de Morphée.
Dans la nuit suivant le présage de l’astrologue, le sultan se réveille en nage. La peur d’anéantir son règne par son besoin de dominer toujours plus loin. Le sommeil altéré par l’anxiété d’être dépossédé. Pour lui, la mort est inévitable … La sienne ou la perte de ceux qu’il aime plus que tout, plus que sa vie. Un sentiment de frayeur l’envahit. La consultation avec l’astrologue l’a chaviré. Son inquiétude pour son épouse Fatma l’empêche d’être serein dans ces décisions. À l’aube, il se rendra au repère de sa diseuse de bonne aventure, Asma. Elle vit dans un petit logis dans le bas de la ville. Personne n’est au courant de ses visites. Il s’y rend habillé en paysan sous le couvert de l’anonymat. Asma respecte son sultan et elle honore sa visite comme un cadeau du ciel. Il la consulte depuis sa nomination au trône au décès de son père. Elle utilise parfois le thé, parfois des cartes. C’est elle qui décide selon l’instant du moment.
Le sultan ne trouvant pas le sommeil. Son esprit reste troublé par deux sentiments, la joie du mariage de son fils et l’inquiétude persistante pour son épouse, Fatma. Il décide de se rendre immédiatement au logis de Asma. Dans un coffre bien camouflé, il prend dans ses mains la kandoura en lin et il l’enfile. Minutieusement, il dépose sur sa tête la guthra et avec il cache son visage pour traverser les ruelles qui mènent chez sa voyante.
Avec ses habits de paysan, il circule dans les rues de son royaume sans être reconnu. Il arrive à la porte de la maison d’Asma. Il frappe de son poing, huit coups. C’est le signe de l’infini, de la puissance. Asma reconnaît ses huit coups et laisse entrer sans regarder son sultan. Elle remercie Allah de sa présence. Elle pleure de joie au contact de baiser sa main droite. Rapidement, le sultan lui demande conseil :
– Asma que voyiez-vous? Est-ce le mariage de mon fils? Est-ce mon épouse? Dois-je m’inquiéter pour mon pouvoir ?
Asma, le visage baissé invite le sultan à s’asseoir sur le coussin usé devant la petite table ronde en bois vacillante et lui offre de boire le thé aigre. Le temps de prendre son jeu de tarots marseillais entre ses deux petites mains brunes brûlées par le soleil et le temps. L’usure de son visage se voit malgré son voile. Abdullah bin Ali obéit à cette femme portant d’innombrables tissus colorés un sur l’autre couvrant sa grosse stature. La lueur du jour ne suffit pas à éclairer la table et ce qui l’entoure. Deux candélabres allumés rendent la pièce plus mystérieuse. Elle fixe ses cartes et elle demande au sultan d’en prendre trois.
Son visage s’assombrit en voyant les trois cartes. L’amoureux. Le soleil. Le diable.
Empressé, le sultan demande :
– Tu voies quoi dans tes cartes ? Dis-moi ?
Elle répond de sa voix éraillée :
– Mon sultan ce n’est pas moi qui décide. C’est l’au-delà.
Je vois la carte des amoureux. C’est le personnage central partagé entre deux femmes. Celle de gauche sur l’image porte un chapeau, symbole de respectabilité. Celle de droite est une jeune femme à la tête découverte, signe de désir sexuel. Chez ce personnage, l’hésitation est matérialisée par les pieds, complètement écartés, et le buste, orienté vers la jeune. C’est le « doute » l’hésitation, l’incertitude de la passion du désir de deux êtres. Je vous invite à la prudence.
Il intervient :
– La prudence pour le mariage? Pour l’union de mon fils avec la fille de l’Émir ?
Asma répond :
-Autour de vous, il y a le chiffre trois. Trois passions. Trois prudences.
Elle poursuit sa lecture des cartes :
– Dans la carte du soleil, je vois le visage d’un jeune imberbe voulant mettre la jeunesse au nombre de ses emblèmes. Deux jeunes hommes à qui il revient de demeurer éternellement jeunes sous l’illumination de l’un avec l’autre et de sa divinité.
Le sultan est ravi d’entendre ses paroles, il perçoit l’ascension de son fils et de sa descendance, la naissance d’un petit-fils. Son esprit commence à se calmer. Il entrevoit la prospérité. Il partage sa compréhension à sa chamane, mais celle-ci poursuit dans un langage laconique la description de la dernière carte « le diable ».
– Cette carte fait référence aux excès. Elle induit l’ambition au niveau matériel, le sexe au niveau du cœur… Mais quoi qu’il en soit c’est une carte de mise en garde. Les passions poussées à l’excès ouvrent les portes de l’enfer. Malheur à celui qui va trop loin. En revanche celui qui maîtrise ses passions trouve en cette carte une réussite fulgurante. Mais je vois dans la sexualité, le diable de l’adultère et de la trahison.
Elle s’arrête épuisée. Elle termine en disant :
– Prudence mon sultan. À tout vouloir…contrôler, l’homme se fragilise. Maître, l’amour tourne autour de vous. Vous êtes au centre du cercle et il n’est pas à votre service.
Sur ces dernières paroles, il la récompense généreusement comme à l’habitude. Il cache à nouveau son visage et il sort de la maison d’Asma. Il emprunte les ruelles d’un pas rapide pour retourner au palais. Rassurée par les paroles de prudences de Asma, remplie d’espoir de nativité et de se savoir entourée d’amour et d’union possible. Il se réjouit à l’avance des jours à venir. Il comprend que l’ambition du bien matériel pourrait l’anéantir. C’est la carte de la « prudence » qu’il doit jouer. Il veut découvrir de qui il doit se méfier. Ces pensées rassurées le remplissent de joie à l’idée du mariage de son fils.
L’atmosphère grossière et répugnante du campement de la prisonnière Fatma rend le temps immuable. Le traitement réservé qu’aux jeunes servantes de la sultane rebute celle-ci. Elles subissent le sort d’être les épouses des Kalashs, ses hommes aux mœurs dégradantes. Le jour comme la nuit, les cris des viols ne cessent de troubler le cœur des vieilles dames de compagnie de Fatma, protégées par leur corps affranchi de sensualité. Les trois dames en silence auprès de la sultane s’inquiètent de leurs sorts et de celui réservé à leur maîtresse. Fatma garde sous silence le complot dans lequel elle a consenti par amour. Dans son mutisme, l’inquiétude l’habite.
Les rares visites de courtoisie de la part du fils de son amant apparaissent tel un fauve en cage. Il entre dans la tente des femmes, les regarde sans dire mot. Ces traits de son visage vieillis subitement arborent des yeux embarrassés. Il feint un sourire pour la sultane et ressort aussitôt. Pour Fatma, c’est clair, le fils de Kamel peine à légitimer son rôle dans cette horde (bande) du chef Akrami.
Fatma envisage de parler seule avec Farid pour se rassurer sur leur avenir. À l’extérieur de la tente de la sultane, il règne un désordre qui donne la nausée à Farid. En rien, cela ne ressemble à sa vie au palais. Malgré les récits des cavaliers de la garde de son père, jamais autant de bestialité racontée. Les hommes forniquant à tout moment sans se cacher, mangeant, buvant et criant des chants mystiques. Farid ère entre son propre campement et celui de la sultane. Il traîne en attente de converser avec le chef Akrami. Depuis leur arrivée, ce chef se terre dans la grande tente remplie de jeunes vierges bien gardées à l’entrée par ses hommes. Le récit de son père sur cet homme s’avère fourbe. Les éloges d’un grand guerrier au pouvoir absolu régnant comme un divin sur ces hommes cumulant victoires et conquêtes manquent de précision, de véracité.
Farid habité par le doute s’inquiète pour lui et sa sœur disparue ainsi que son amant.
Jour 41
Un pigeon en toute volée traverse le désert jusqu’au palais du sultan, on reconnaît à son tatouage qu’il provient de l’oasis de Kadesh. Décryptant le message avec attention, le Vizir informe le sultan de son contenu : Vénérable sultan, un de mes guerrier vient tout juste de m’annoncer une nouvelle qui me renverse et me chagrine au plus haut point. Il m’affirme, preuve à l’appui, que Djamil et la sultane Fatma ont été fait prisonniers par les guerriers Kalashs lors d’une sauvage attaque de la caravane transportant mes biens les plus précieux, “ MES ENFANTS”. Nous sommes subjugués, en grande colère et très inquiets du sort que ces barbares ourdissent, alors , l’urgence d’agir pour leur délivrance est cruciale, nous vous offrons humblement notre aide pour qu’une action conjointe crée force de frappe importante.
Kamel fier et pompeux ne laisse paraître en rien tout le désespoir qui l’habite, aucune nouvelle de son adorée:” fatma, Fatma…où es-tu dans quel guêpier t’ais-je jetée ? Reviens-moi tu es toute ma vie je me meurs sans ton amour. Allah protège celle que j’attends depuis si longtemps.” Sur ces pensées Kamel se dirige à toute vitesse vers la citadelle préparer une virulente attaque.
Au campement des barbares les orgies se poursuivent sans relâche. Plusieurs guerriers ont pris femmes les servantes de la sultane. Objets de plaisirs, ces dernières ne servent qu’à combler les désirs des hommes de toutes les façons. N’ayant aucun moyen de les défendre Fatma subit sans mots dire, le cœur chaviré et les larmes aux yeux ces horreurs qu’elle devine. Les servantes plus âgées et sans beauté restent auprès de la sultane en remerciant Dieu de les épargner de ces tortures répugnantes.
Djamil de son côté tentent de discuter avec le chef Akrami qui l’envoie paître sans ménagement. “ Ce n’est sûrement pas un jeune blanc bec sans expérience qui va me dicter mes agissements, retournes dans ta tente ou je te fais fouetter par mes hommes.” Penaud , Djamil retourne dans son campement en maudissant les machinations de son père qui semblent avoir échouées.
Akrami le grand chef barbare est le fruit d’une jeune fille violée à l’âge de 13 ans. Répudiée par le grand manitou qui avait deviné son état, la sachant sans union consentie, sa mère accoucha seule et recluse dans les plus grandes souffrances et la pauvreté la plus absolue. La rage au coeur et la misère au corps elle éleva son fils à la dure voulant faire de lui un guerrier menaçant pour venger son honneur. C’est de villages en villages, de batailles en batailles et de pillages en pillages qu’il grandit et fit son apprentissage de jeune homme sans pitié, prêt à tout pour acquérir gloire et richesses. Tout comme un pur Kalash, il avait un regard d’un bleu sombre, les cheveux et le teint assez clairs et on le disait très bel homme mais rien ne fleurissait dans son coeur car déchiré par les épines de ses mauvais souvenirs, il ne vivait que pour venger l’injustice faite à sa mère, le seul être qu’il chérissait. Il parvint donc à ses fins, sa mère en sécurité et jouissant de richesses grâce à lui, il poursuivit sa route en toute quiétude. Il revint donc dans les vallées de son enfance Bumboret, Rumbour et Birir où il cueillit un à un les meilleurs guerriers en leur promettant force de gloire et de plaisirs. Après quelques années, Akrami se tenait à la tête d’une redoutable armée, tous le craignait car aucun ne connaissait le désert et ses secrets mieux que lui.
Chapitre 17
Jour 41
Déjà quatre jours dans cet antre où la vie se déroule autour du blessé. Un rituel de soins méticuleusement prodigué par la belle Soraya sous les conseils de Samia. Farid en retrait bien assis au fond regarde la scène où l’amour et le savoir-faire redonnent la vie au général presque mort à son arrivée. Il contemple les gestes de ces deux femmes. Il découvre un amour indéfectible entre le général et cette jeune fille promise à un autre pour le pouvoir des hommes. Jamais dans sa vie, il avait vu tant de tendresse dans les gestes et les regards. L’homme alité lutte pour demeurer en vie pour elle. Lors de ses délires fiévreux, on entend que le nom de sa bien-aimée. Et lors de ses moments de courtes consciences, il lui tient les deux mains pour se rassurer qu’il ne rêve pas. Sa présence constante à ses côtés est plus forte que les soins apportés. Elle lui fournit une raison de survivre.
Devant tant d’amour, Farid repense au bonheur des caresses de son premier amant. Il craint que ce voyage les sépare à jamais. Malgré toute l’allégresse ressentie au moment de leurs ébats sexuels, il n’a jamais perçu l’adoration, la flamme, la ferveur dans les yeux de Djamil comme ce couple dans ce refuge. Farid attirée par le dénouement qui se joue sous son regard. Il se voit difficilement être l’auteur du crime odieux de mettre fin à cette histoire d’amour. Pour lui, tuer le général Al-Din devient impensable. Entre ses tâches quotidiennes d’assurer le maintien du feu, l’approvisionnement requis par la chamane, il pense à tout dévoiler sur le plan de l’Émir. Cette idée qui occupe son esprit parvient à délier sa culpabilité envers ses deux amants. Mais rongé par le cafard de la colère et de la déception de l’Émir et de Djamil, son ami d’enfance, il ne parvient pas à résoudre ce dilemme.
Le soir venu, Samia convie ses hôtes à ses rites chamaniques. Pour la première fois, le général réussit à se maintenir assis avec l’aide de Soraya et de Farid pour observer la clairvoyance de la sorcière. Elle commence par mettre ses colliers de dents de fauves dans son coup et arbore fièrement sur sa tête la peau d’un serpent. Assise devant le feu, elle roule entre ses mains agiles et râpées des plantes séchées préalablement dans des feuilles de mirabellis. Chaque geste lui permet de rentrer en transe. Elle allume cette concoction. Elle hume les émanations des herbes fumantes. Les chants inaudibles durent le temps de voir le soleil s’enfoncer dans le sable. Épuisé, le général gémit de douleur et de fatigue. Il est recouché par ses deux aide-soignants.
Samia poursuit sans interruption sa connexion avec les esprits de la nature. Elle parle en leurs noms.
Jeune homme interdit d’aimer. Maudit et jugé par ses pairs. La rencontre d’un cœur aimé se trouve derrière les frontières. Ravage dans les âmes des hommes de pouvoir.
Après ses prédilections, l’effet de l’opium dans ses plantes la plonge dans un sommeil lourd. Farid regarde Soroya et lui dit :
Farid apeuré se recule au moment où il entend son homosexualité connue de la bouche de Soraya . Comment le sais-tu ?
Jour 44
Les sorcières, les chamanes disaient juste. Dans les contrées, là où les champs, les jardins et les vergers approvisionnent le peuple de Al-Khandra et ses environs sont dévastés par les nuages de criquets. En une journée, elles ont ravagé les provisions à venir. Rapidement dans les villages et à Al-Khandra, le peuple s’affole devant cette calamité. Criant et pleurant, la foule s’entasse pour se cacher de cette vermine. La peur de la famine crée un tollé dans la garde rapprochée du sultan, le grand Vizir et Ben Gour sont sans mot. Vitement, il ordonne la présence de son astrologue Ibrahim Al-Jamali. Celui-ci intervient aussitôt se sachant convoiter devant ce cataclysme. Empressé de vouloir atténuer la tension dans la salle et la colère du sultan, il parvient à attirer l’attention lorsqu’il annonce :
Tous posent la même question :
La dissension se dissipe entre les membres de la garde du sultan, encouragés par les paroles de l’astrologue. Même le grand Vizir boit ses paroles d’espoir. Mais Ben Gour reste sur ses réserves. Encore quatre jours de pillage qui risquent d’appauvrir les coffres d’Al-Khandra. Le sultan fit sortir tout le monde et il se dirige vers ses appartements en prévision d’une consultation nocturne auprès Asma, sa diseuse de bonne aventure. Il est soucieux pour son épouse, de sa vie entre les mains de sanguinaires. Avec des calamités comme la présence des criquets , ce peuple peut en échange avec leurs dieux l’offrir en sacrilège.
Jour 50
Quand l’agitation provoquée par le départ de l’armée fut retombée, Karim saisit tout le poids et les responsabilités conférés par la chevalière qu’il portait au doigt. Il revit en un éclair la scène de sa remise. Solennel comme jamais son père lui passait sa chevalière au doigt: “je me sépare de ce sceau pour la première fois mon fils, sois digne de ma confiance et surtout promets-moi de veiller sur notre famille, notre peuple et nos biens.”Karim n’avait pu cacher son émoi et son père paru aussi affecté que lui. C’est donc avec toute l’énergie de sa jeunesse et l’opiniâtreté inhérente à son caractère qu’il accepta cette responsabilité suprême.
Non loin de la scène, Le Grand Vizir, en espion aguerrie et aiguillonné par cette décision, se frottait les deux mains avec un sourire diabolique. “ Ce fils orgueilleux et impulsif va me permettre d’augmenter mes pouvoirs et enfin détrôner le sultan.”
Jour 51
Avant que Karim ne rende visite aux belles dames du sérail, il prie le Vizir de l’accompagner pour un tour du cheptel et du sultanat s’assurant que tout est en place pour le prochain déploiement, et aussi pour informer ses ouailles qu’il assume le rôle de grand maître. Agacé et surpris par le désir de Karim de s’occuper de tout, le Grand Vizir l’intime de rassembler le reste du conseil, qui en fait, se limite à très peu de personnes. Ce faisant, il pourra démontrer son savoir et ainsi s’abroger un peu plus de pouvoir sur le jeune homme sans expérience. Au conseil Le Vizir s’exprime en ces termes :“Il serait peut-être préférable de diviser le départ du prochain bataillon en deux temps, sachant que notre oasis pourrait être prise d’assaut nous ne pourrons défendre notre position avec le peu d’effectif resté en place, la situation pourrait devenir dangereuse. Réfléchissez bien jeune homme avant de prendre action.” Songeur, Karim se demande si cet homme de confiance n’a pas un peu raison quoique son père pèse toujours le pour et le contre avant toute décision . Quoi faire alors…..! se tournant vers le vieil ami de son père, Ben Gour comprit immédiatement son dilemme. Il pria donc le jeune guerrier de lui accorder quelques instants. “Mon cher Karim toute décision si juste soit-elle demande réflection mais crois-en son vieil ami, ton père est un grand guerrier et jusqu’à présent je ne l’ai jamais vu se leurrer sur une décision d’acte de guerre. J’ai vu avant hier le Vizir discuter avec un groupe de méharistes et je n’ai pas aimé leurs réactions. Ils semblaient boire ses paroles et tous avaient un grand sourire aux lèvres. Je te le dis fils, méfies-toi de cet homme il a une si grande soif du pouvoir que sa conduite pourrait en être teintée et nuire à ton père en déjouant ses décisions et en te faisant douter de toi. Suis la route qu’il t’a tracée car il n’y a pas de plus grand homme que celui qui t’a donné la vie et remis son pouvoir.
Jour 52
Au camp des Kalashs , Akrami, nu, besogne brutalement une de ses maîtresses, un cri rauque s’échappe de la tente ce qui fait sourire les gardiens en faction. Distraient par les images qui leur viennent en tête , prennent-ils un certain temps avant d’entrevoir le nuage de poussière qui monte à l’horizon car c’est l’heure où le Soleil aveugle donc celle de la sieste. Les plus chanceux se vautrent dans leurs lits avec compagnes soumises mais pour eux , pas de repos, leur tour de garde est arrivé et doivent obéissance à leur chef .
Tapis derrière une montagne, Kamel et ses hommes observent la scène dans le plus grand silence, heureux de leur ruse et surtout de n’avoir été repérés, ayant pris toutes les précautions nécessaires comme vipère attendant sa proie.
Revenant sur terre, les gardes en alerte ne peuvent discerner clairement ce mouvement inusité. Mais, ne prenant aucune chance, cimeterre à la main et arc à l’épaule les gardes lancent un cri de guerre propre à faire fuir tous les chacals du désert. Akrami sort de sa tente déjà costumé et armé, saute sur son cheval et se précipite tête première à l’assaut des impudents. L’effet de surprise le déstabilise un peu mais sa rage augmente lorsqu’il aperçoit Kamel suivie de quelques méharistes tous armés jusqu’aux dents.
“Pourquoi cette attaque ? J’ai rempli ma mission tel que demandé!”
“ oui mais tu détiens impunément mon fils et la sultane ! Que comptes- tu faire d’eux ? Nous avions un accord il me semble. Ta parole ne vaut-elle donc rien ?”
“Ha ha je suis un barbare ne le sais-tu donc pas ! J’ai d’autres projets plus rentables et ce n’est pas toi qui va me dire quoi faire. Tu pars dans ton oasis ou je te tranche la gorge.” Rouge de colère kamel se précipite sur le barbare voulant lui livrer un combat sans merci. Plusieurs hommes d’Akrami encerclèrent Kamel et ses méharistes désirant être témoins de ce duel.
Profitant de l’occasion, Djamil sort son couteau et dans un geste précis égorge la pseudo servante gardienne de la sultane. Vif comme l’éclair, il déchire ensuite l’arrière de la tente et se précipite dehors avec Fatma et sa servante. “Courez le plus vite possible vers la montagne de feu je vous y rejoins avec deux dromadaires. Faites-moi confiance je connais plusieurs ruses.
Quoique tout concentré au combat, Kamel voit brièvement Djamil lui faire un signe connu d’eux seuls. Enfin une bonne nouvelle, il comprend la fuite de sa bien-aimée. Avec rage il ordonne à sa cavalerie d’occire ces barbares sanguinaires tentant le tout pour le tout. Le Soleil aveuglant et le nombre grandissants des barbares ne leur laissent aucune chance. Kamel bat en retraite, il sait son objectif atteint, il n’a qu’une seule hâte, retrouver son amour.
Cachés par une dune et à bonne distance du campement, Djamil rejoint les deux femmes, les installe sur un dromadaire puis aux pas de courses fuient cet enfer. “ Enfin libres ! Comme il me tarde de revoir l’amour de ma vie et le père de mon enfant. Djamil vous êtes un brave et vaillant guerrier comment pourrais-je vous remercier ? Vous êtes la fierté de votre père et la mienne que Dieu protège votre avenir et la nôtre.”
Jour 53
La journée à dos de dromadaires fut interminable pour les trois fuyards, la fatigue se faisait sentir bien que la hâte de retrouver l’oasis de Kadesh les motivait à poursuivre leur route sans halte, même si le ciel devenait un immense voile d’or avec un soleil brulant le sable des dunes.
Jour 54
Enfin, l’ultime récompense , Fatma et Djamil reconnaissent le superbe alezan de Kamel qui s’élance vers eux. Tellement heureuse de cette apparition que Fatma perd connaissance. Kamel décontenancé saute de son cheval pour étreindre sa dulcinée et la serrer dans ses bras. Peu à peu Fatma sort de son inconscience pour admirer l’homme de sa vie. “Mon Kamel adoré j’ai bien cru que le reste de ma vie et celle de notre enfant s’étendrait comme un long désert aride sans toi. Allah nous a béni car je porte en moi le fruit de notre amour.” “ Quoi, tu attends un enfant ? Quelle merveilleux cadeau d’Allah, sois bénie entre toutes . C’est le coeur débordant de joie qu’il la pris tendrement dans ses bras pour la mener dans leur suite du palais.
Jour 55
La rage au sang, Akrami hurle sa colère. La perte de la sultane n’enfreint pas l’avidité de la richesse. Le son perçant des cris des kalashs envoûte les esprits de la mort à la vengeance. Rien n’arrête ses hommes à s’emparer du butin. Akrami jure haut et fort qu’ils obtiendront la rançon. Ils se convint qu’à eux seuls sans l’Émir et son armée, ils vaincront le sultan et sa garde rapprochée. Il regarde en direction de la tente des soumises. Et il ordonne.
Deux hommes agrippent la servante kalash au passage et lui ordonnent d’obéir à leur chef. Celle-ci s’empresse d’exécuter la supercherie. La femme entre dans la tente, où se trouvent de jeunes femmes apeurées par leurs sorts. Elles se regroupent et elles se serrent entre-elles.
Une jeune fille aux longs cheveux couleur d’ébène se sent pointée. Elle recule dans l’espoir d’échapper aux mains de cette femme. Depuis leurs captivités, les jeunes maîtresses de la sultane subissent chacune à leur tour des sévices par les malfrats. Meurtries dans leurs âmes, elles errent comme des agneaux impuissants devant leurs bourreaux. Leurs gémissements se confondent au chant des brebis. Les autres se décollent rapidement d’elle, soulagées du rejet. La jeune fille se retrouve seule au centre de la tente. Empoignée par le bras, elle se laisse conduire vers le pavillon de la sultane.
Les dames de compagnie encore sous le choc de la fuite de leur maîtresse, ne connaissant pas leur avenir, elles implorent Allah de les sauver. Surprise par la présence d’une captive, elles comprennent rapidement que la sultane est libérée par l’Émir Kamel. Et que le sultan s’apprête à récupérer son épouse avec un convoi de fortune. Sous les ordres de la servante, elle habille la jeune fille dans les plus beaux habits de la souveraine. À visage voilé et orné de bijoux, la duperie est habillement exécuté. L’espoir règne à nouveau pour les dames de la sultane. Elles entrevoient la possibilité d’une libération par le sultan et son armée. Elles obéissent aux exigences de la servante des Kalashs, le cœur rempli de confiance.
Attisée par la fortune, la mise en scène pour accueillir le convoi s’accomplit. Les hommes armes à la main attendent le signal de leur chef, Akrami. Un cheval blanc monté par la jeune fille à l’allure de la sultane scintille de loin pour attirer l’attention devant le campement dans l’attente de l’attaque. Le soleil à midi, l’heure prévue pour l’échange des biens royaux.
Non loin de là se trouve l’émir Kamel. Le cœur gonflé de joie pour l’enfant que porte Fatma, il la sert précieusement dans ses bras accompagner d’un long baiser. Suivi de la promesse de revenir triomphant.
Sur ces paroles de félicité, kamel monte en selle sur son cheval accompagné de son glorieux fils et de sa puissante armée prête à tuer son rival. Il avance en direction du campement des kalashs. Ils se terrent dans l’attente de l’arrivée du sultan avant de s’engager dans la bataille. Kamel maintient sa stratégie de feinte une attaque aux Kalashs pour supprimer le sultan.
—————-
Le convoi du sultan tant attendu avance lourdement dans le sable chaud du désert. Le souverain, un homme aguerri aux combats depuis sa jeunesse compte plusieurs conquêtes dans le corps à corps. Sur sa monture au couleur de son emblème, il se dirige pour libérer son épouse Fatma avec la complicité de l’émir Kamel. Et anéantir ses voyous au nom de sa suprématie et pour l’avenir de son fils, Karim.
Avant d’apparaître aux yeux des Kalashs, le convoi est arrêté par l’apparition d’une femme criant au sultan :
Rapidement, la femme est prise en charge et on lui permet de s’adresser au sultan.
La libération de son épouse rassure le sultan mais la colère. Mais la rage attise son besoin de vengeance. Il attend avec impatience le moment d’anéantir ses bêtes. Rondement, un nuage de sable se lève sous les pas rapides des chevaux de l’armée, ils apparaissent aux vus et sus des kalashs et de l’émir Kamel.
Dans une attaque de corps à corps les hommes du sultan tue un après l’autre les kalashs avec l’aide des hommes de l’émir. Dans un duel entre le sultan et Akrami, kamel surgie et sa lame tranche la jugulaire du chef des Kalash. Kamel crie :
Ouf c’est un exercice des plus difficiles la BATAILLE si vous n’étiez pas là j’abandonnerais….
Chapitre 21
Jour 56
Le voyage d’Al-Din, Soraya et Farid à travers la montagne de la Lune s’étire lentement. La piste indiquée par Samia grimpe par un col qui permet le passage vers le village de Chérouan. Les pentes abruptes exigent des efforts extrêmes des chevaux. Souvent, Soraya et Farid descendent de selle pour guider les bêtes par-delà les obstacles. La faiblesse du général les oblige à de nombreux arrêts. Tout cela ralentit leur progression.
Farid observe l’affection grandissante entre Soraya et le blessé. Soraya prodigue son rituel de soins quotidien à Al-Din. Les deux amoureux profitent de la douceur de ces contacts, sous le regard absent de Farid. Parfois, il s’éloigne de leur campement de fortune pour les laisser à plus d’intimité. La passion fait place à de multiples attentions, à des gestes doux, à des moments de connivence et de tendresse. Leur bonheur de partager ces instants compense largement les rigueurs du périple.
Le ciel du désert vient de troquer sa couleur bleue pour celle de l’améthyste. La lassitude du voyage accable les fuyards. La nuit glaciale ne leur laisse aucun répit. Ils bivouaquent, allument un feu puis s’enroulent dans les couvertures données par la chamane, se serrant les uns contre les autres à la recherche d’un peu de chaleur. Le firmament saturé d’étoiles gonfle les cœurs des deux amoureux. Mais une ombre plane sur leur avenir. Soraya ne peut cacher son inquiétude.
Ce disant, il hoche la tête et enfouit son regard dans le sien :
Soraya presse dans ses mains l’amulette offerte par Samia :
Elle s’endort en pleurant doucement dans les bras du général. Farid et lui restent éveillés jusqu’au lever du soleil. L’inquiétude les ronge et perturbe leur sommeil. Ils attellent leurs chevaux après cette longue nuit. Et ils reprennent la route vers un destin incertain.
Le pic de l’Aigle traversé, les trois fugitifs rejoignent enfin le chemin d’Al-Khandra. Les conseils judicieux de la sorcière ont permis aux voyageurs d’y parvenir sains et saufs. Farid se précipite et monte la crête de la colline la plus proche. D’en haut, il croit deviner un tracé sinueux et plus loin, les silhouettes noires et rigides des dattiers s’élançant aux abords de l’oasis. Il se retourne en criant :
Encouragés, ils reprennent la route. Enfin les murailles d’Al-Khandra se dessinent devant eux. Ils traversent les ruelles de la ville sous les regards étonnés du peuple. Malgré leur fatigue, les voyageurs se rendent immédiatement à la casbah pour alerter le souverain. Al-Din descend de sa monture avec difficulté. Le vizir Rachid Chorba, prévenu par un coursier, ne peut cacher sa stupéfaction devant ce revenant.
Sans donner d’autres explications, le général s’informe :
Devant la détermination du général, le vizir s’incline.
*********
En l’absence de son père, Karim profite de tous les délices du pouvoir, en particulier de visites au harem. Il batifole avec quelques servantes pour tromper les yeux et les oreilles des eunuques. En secret, il honore Nabila, la plus jeune épouse du sultan. Cette dernière, se sentant délaissée, répond avec empressement à ses avances. Elle vit dans l’espoir de devenir un jour la favorite de Karim.
L’envoyé trouve Karim avachi dans son lit. La fête s’était poursuivie tard la nuit précédente. Indolent et de mauvaise humeur, il accueille le messager avec brusquerie.
De mauvaise grâce, il se soulève de sa couche.
Lentement, il se lave le visage avec une serviette parfumée et peigne sa barbe. Puis il choisit une djellaba ornée de broderies dorées et se coiffe d’un keffieh blanc. Un ceinturon de cuir ouvragé et un kandjar à l’étui serti de pierres précieuses complètent le costume. Il se contemple dans un miroir de bronze. Ravi, il se dirige vers la réunion, intrigué par la réputation de cette Soraya.
Dès son entrée dans la salle, il détaille la fille de l’émir, la dépouille de ses yeux vaniteux. Sans se cacher, il cherche à deviner ses formes sous ses vêtements. Il ne masque pas son dégoût devant sa tenue. Le saroual de voyage est crotté et les cheveux crasseux dépassent de son hijab. La poussière du chemin couvre les aventuriers, leur donnant une apparence misérable. Sans se soucier de la présence d’Al-Din et de Farid, il annonce :
Il commande à un eunuque :
Il tourne son regard hautain vers Al-Din. Soraya lui assène un flot d’invectives :
Le visage rougi par la colère, les épaules tendues par le désir de l’étrangler, Karim prend de grandes respirations pour éviter de la tuer sur le champ. Il lui répond :
Elle lui lance un regard acide. Al-Din et Farid restent interloqués à la vue de cet esclandre. Sans rien ajouter, elle se tourne vers la sortie. Ses gestes vifs témoignent de sa fureur devant l’impolitesse et la condescendance de ce prétentieux.
Un silence embarrassé alourdit l’atmosphère. Karim ne paraît pas s’en émouvoir. Il enchaîne :
Farid prend la parole :
Rachid Chorba intervient :
Un silence lourd pèse sur l’assemblée. Chacun mesure le danger qui menace le sultanat. Al-Din conclue :
Rachid Chorba s’éloigne pour remplir sa mission. Al-Din profite de cette absence pour aborder un sujet plus délicat.
Karim refuse d’affronter la triste réalité, constate Al-Din. Il lui précise le stratagème orchestré par l’émir pour vaincre le sultan. Sa réaction le surprend :
En furie, il crie :
Al-Din doit le rassurer et le tempérer. Finalement, Karim semble reprendre le contrôle sur sa rage.
Al-Din s’incline et quitte la salle, accompagné de Farid. Il lance un regard dans la direction du harem, songe à Soraya maintenant inaccessible.
********
Un peu plus tard, un cavalier discret s’éloigne des remparts. Déguisé en simple marchand, il conduit son cheval au petit trot. Hors de vue des sentinelles, il accélère et se dirige vers Kadesh. Il porte un message du Renard pour l’émir : « Soraya, Al-Din et un dénommé Farid sont arrivés à Al-Khandra. Attention, ils ont dévoilé votre secret. Quelles sont vos instructions ? »
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Jour 57
Le soleil levant frappe le minaret de la mosquée. Le premier appel du muezzin à la prière résonne sur les murs endormis. La ville reprend sa pulsation immuable. Les sultans passent comme le temps qui s’écoule. Le marchand reste marchand. L’aveugle reste l’aveugle. Un renard reste un renard. À l’heure où les hommes prient, le Renard apprend la mort du sultan.
Chapitre 23
Jour 62
Entre les deux pôles du pouvoir se trouve la sorcière Samia. Sur tous ses sens, la terre tremble. Le bruit de la mort frissonne sur tout son corps. Celui-ci éveille le passage de ces trois rescapés. Des êtres écorchés qui vivent sous l’emprise de l’avidité du pouvoir. Un équilibre dicté par l’homme pour l’homme en soif de contrôle.
Elle plonge dans ses décoctions, combine plantes, fragments de reptiles séchés et des os nobles. Elle y ajoute quelques cheveux amassés lors du passage des trois survivants. Elle boit cette infusion et danse un rite pour leurs vies éternelles. Dans les flammes de son feu, elle y voit : des hommes aux cœurs vaillants marchant vers une quête guidée par un tout puissant. Un être mortel, Kamel sur monture, sabre levé droit vers sa souveraineté, dirige son armé et sa dame de cœur vers sa gloire. Son charisme attise les âmes démunis de toute essence de vie.
Femme, épouse, amoureuse et mère, Fatma, vit le dilemme du bien et du mal. L’enfant à naître, au sein de sa matrice ressent la dualité maternelle. Son instinct dicté par sa grossesse orchestre sa pensée protectrice. Sauvé ses enfants vivants et à naître avec l’aide de Karim. Leurs assurés une suprématie engage son allégeance envers son amant. Le doute omniprésent persiste dans son inconscient.
Tout près dans l’attente de la vengeance, un premier fils, Karim convoite l’expiation de la mort de son père. Il réserve à celui-ci qui détient sa mère et ose souiller son nom, une lutte sans fin. Son esprit de vengeance oscille jusqu’à souiller, avilir l’essence de Kamel par sa fille Soraya. Aucun doute, il la possédera jusqu’à la moelle. Elle sera son outil, son objet.
L’éphèbe, Farid, en quête de savoir a enfin trouvé. C’est au côté de Jaber, son amoureux qu’il apprend l’essentiel. S’aimer pour aimer. Depuis leur rencontre, la vie entre les deux jeunes hommes défile à toute allure. Le temps presse pour exister au grand jour. Mais où? La folie envahit leurs esprits. Leurs cœurs battent pour faire qu’un. À l’unisson, la fuite imminente est la solution. Le rêve d’une liberté les aide à coordonner un plan pour fuir l’oppression.
Le grand général rongé par la douleur du cœur se reproche ses choix. Il regrette le temps où son corps meurtri dépendait des douces mains de sa belle Soraya. La souffrance physique de ses plaies lui manque. Le danger que court sa douce bien-aimée enfermée par le nouveau Sultan le terrorise. Comment la sauver ? Sauver leur amour? Les mots, les paroles dites par Soraya dans le désert retentit à tue-tête ?
Le son de sa douce voix résonne à tout rompre son cœur. Al-Din concède à Soraya que la solution est l’évasion sous l’oreille attentif du grand Vizir Rachid Courba ravi.
Dans le feu qui s’éteint, la chamane Samia voit la douleur de l’amour. Elle craint pour la beauté pure et innocente de la jeune à l’esprit libre. L’amulette la protègera-t-elle de la bêtise de l’homme?
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À leur arrivée, c’est le siège à Al-khandra. Le fils s’étant proclamé Sultan refuse de croire que sa mère attend un enfant de l’assassin de son père. Le peuple prêt à concéder leur vie pour ce nouveau souverain monte la garde et protège les portes de la ville. Kamel est réduit dans l’attente d’une négociation ; la vie sauve de Karim et de son sultanat au prix d’un mariage garantissant sa souveraineté en héritage. Fatma cherche à convaincre par des messagers sa légitimité. Mais son premier fils demeure impassible.